CARTE POSTALE
CARTE POSTALE de L'ETE 2006 = 10 ans déjà ou comment faire de sa vie une oeuvre d'art . Les entretiens de FIGEAC philosophico- politiques avec Monique CANTO-SPERBER , A G SLAMA , Olivier MONGIN portent sur la crise de notre société ; ratons l'entrevue avec RAPHAEL ENTHOVEN. Aucun exposé probant mais quelle belle initiative . Il me reste des images très fortes des livres de DG : lui et sa femme seuls au monde , la nuit , dans l'AVEYRON , tels des gisants sous la pleine lune ( ils nous ressemblent , perdus dans ce vaste univers , 2 coeurs à l'unisson ) , EMILIE construisant un édifice sur un chemin pierreux , une belle grand-mère qui ratiocine dans un sous -sol lugubre , la mort d'êtres qui nous sont chers et qui nous accompagnent , fidèles ; une échappée au petit matin par le soupirail et la rencontre d'un balayeur noir ... une " folle au fusil " et sans lunettes noires pour qui il empilera des stères de bois et sera récompensé d'une omelette aux herbes magiques ...pleins de gens hétéroclites croqués avec bonheur et humour . Réalité ou fiction cet homme qui se fait enterrer dans une grotte ornée ????? Il a une très belle écriture ( mon dieu que je suis jalouse ) , droite , profonde , empreinte d'auto-dérision ... mieux vaut ne pas être trop belle pour séduire notre écrivain ! Je lisais lentement pour déguster , savourer et plus j'atteignais la fin du bouquin plus je ralentissais ,freinais des 4 fers . Son mot préféré = placide ! Sa musique était la mienne , j'aime le regard qu'il porte sur le monde , un regard perçant , affectueux et libre . CLAUDEL me tombe des mains alors que ST JOHN PERSE est une révélation pour qui aspire à l'infini. AKINORA ...bof
2006 = l'été de la bergeronnette , de la piscine et de GINDOU .
-1996 , retour du CAMBODGE : Badette nous écrit « Venez pour le 15 AOUT , on vous aime , on vous pense . » On ne savait pas à l'époque que cette petite phrase allait changer un tant soit peu notre vie de baroudeurs-voyageurs devant l'éternel .
10 ans du LOT , les BEAUCOUSIN arrivent les bras chargés de cabécous et de bonnes bouteilles ; on attend L & B pendant 2 h ( JOHN s'impatiente ) à cause de la perfide Albion qui ne communique avec nous désormais que via les avocats .
Visionnons : LES STATUES MEURENT AUSSI d' A. RESNAIS et CHRIS MARKER en vue d'une émission FRCE- CULT sur le quai BRANLY .
W.E à ALBI
Festival d'ASSIER , MEDHI BECQUET y donne des cours de capoiera , il me reconnaît au bout de plus de 25 ans dès lors j'ai des velléités de prendre des cours avec lui à la rentrée !
Le 15 juillet , en plein festival , PAT se baigne dans la piscine = 29 degrés ; cela ne se réitérera pas de sitôt - comment peut-on ne pas aimé l'eau !
18 juillet : fêter la St FREDERIC me procure un vif plaisir .
SARAH et NOUCHKA sont 2 belles filles serviables , 2 sirènes . Elles s'entendent avec FRED qui adore les ados .
Le mois de juillet est silencieux et torride , j'en profite pour lire sur la balancelle l'oeuvre complète de DENIS GROZDANOVITCH ( TRAITE de la DESINVOLTURE , REVEURS et NAGEURS , Brefs aperçus sur l'éternel féminin ... ) avec lequel je me sens complice , très proche comme de MICHEL ONFRAY ( hédoniste pas si crispé que cela ) , l'an passé . Cette année ce dernier traite des philosophes du 18ème , les ultras , loin de la doxa enseignée .
Il fait 35 degrés à l'ombre à 10 H du matin , la guerre au LIBAN fait rage .
Je passe mon temps à barboter dans ma piscine de NIKI de ST PHALLE , les hirondelles s'amusent à faire des piqués sans souci de ma présence , au loin les moutons . Dès notre arrivée ( nous commençons par ouvrir les volets comme dans SOUS LE SABLE ) je m'aperçois qu' une bergeronnette a fait son nid entre la fenêtre et le volet, 4 oeufs vert-pâle, vert d'eau , s'y blottissent . Au bout de 3 jours elle nous demande expressément par une danse des plus mystérieuses , de fermer le volet pour couver ; pour ce faire elle donne des coups de becs à la verticale de l'autre carreau , affolée . PAT joue de la guitare avec PATRICK et MARYLENE de DINAN- NOUGARO dessinait . Je récupère toutes sortes de graines pour l'an prochain : tomates cerises , courgettes , poivrons , aubergines , potirons ,melons. SOLAL , le dernier des FALSATA est né . Albert COHEN n'a plus qu'à bien se tenir . Tous les mardis à FIGEAC , spectacles gratuits . On découvre KORAT et CHANTABOUN , des rouennaises ! CATON -CATEIX . et avec les tout-petits , à l'église ST SAUVEUR une chorale cosaque qui entonne des chants liturgiques orthodoxes russes et grecs du 14ème siècle fort appréciés de LEO ( 8 ans ) et MANON ( 3 ans ) qui s'y connaissent en ouverture d'esprit . Soirée chez les BAILLON - mon film a fait sensation à SANSSES : merci les copains ! belle ambiance - Patrice Krupka l'achète : je vais être riche et célèbre ! Les chauve-souris se baladent devant l'écran . FRED est adopté par tous . Bon baby-sitter il se laisse pincer le nez et tirer les oreilles . On l'a échappé belle tous les 2 ! JULIETTE est la déesse de MARINO , lorsqu'elles partent , MANON leur lance un tonitruant : « Salut les jumelles ! » PAT est aérien , actif , proche du minéral et scientifique ; MOI je suis contemplative , aquatique , proche du végétal et Festival de THEATRE de FIGEAC ; bonne nouvelle : MARX est revenu parmi nous . Marcel MARECHAL a interprété un FALSTAFF qui n'a rien perdu de sa vis comica , HUSTER nous a fait fuir FRED et moi - son SACHA GUITRY sentait le renfermé - LEO FERRE nous fait toujours vibrer , RIMBAUD n'a pas vraiment su se faire entendre . J'ai découvert le théâtre à 17 ans avec Pierre FRESNAY dans LE NEVEU de RAMEAU . On déclamait ma mère et moi MUSSET dans la salle de bains . Catherine se prend pour une danseuse , elle fait le grand écart sur les trottoirs de FIGEAC afin de se la couler douce à bouquiner tranquiloss ( 25 livres lus en un mois ) dans un fauteuil Festival de GINDOU : que de rencontres : Henri AGEL ( BRRRRRRRR), IOSSELIANI ( JARDINS en AUTOMNE ), Pierre CARLES ( DANGER TRAVAIL ) avec lequel nous passons la journée ( pas facile d'accès ) Fred COLIN , HELENA yougoslave très originale , elle a un fils tout blond de 8 ans et qui s'appelle LEO !!!! DECROISSANCE= « marchés : plus saisonnier, plus local , plus végétal ; transports : moins souvent , moins vite , moins loin » . ERIC s'endort dans le cocon douillet des salles obscures ..
A 5 H un matin , elle chante , côté chambre cette fois , je cours voir pieds nus = les oisillons sont nés !
A partir de ce jour lorsque nous prenons nos repas sur la terrasse , elle se poste sur le prunier , un vermisseau au bec et nous
intime l'ordre d'interrompre nos agapes toutes les 5mn pour nourrir ses rejetons , ce que nous faisons .
3 semaines passent elle revient pousser de nouveaux piaillements côté chambre : ils se sont envolés : un beau langage en vérité ; un langage et un moment de grâce offerts par mon père .
le lendemain elle me fixe longuement pour me signifier que quelque chose ne va pas : effectivement le plus gros de ses petits
est coincé entre nid et volet il faut donc que je l'ouvre .j'obtempère mais ce gros bêta ne sait pas voler , je le pose sur
le muret le plus proche - ADIEU -
Pendant les 3 jours qui suivent je ressens un grand vide .
MAURIAC éclate de rire à la mort de CAMUS : il me dégoûte .
Apéro dinatoire au POUZAT , je me chicore avec LUCIO qui a le malheur de commencer une phrase par « parmi les profs il y a de sacrés cons » ; Françoise commente : « avec PASC c'est : Touche pas à mon prof ».
Il est nommé en poste fixe à NEUILLY . BRRRRRRRRRRRRRR
" Garder la bonne distance = comme les hérissons : pas trop prés car on se pique ; pas trop loin car on a froid . "
On lui fait écouter VIVALDI , dès lors elle demande pour toutes musiques classiques entendues quelle saison c'est .
littéraire . Il s'est coltiné un nombre incalculable de brouettes de pierres . Entre nous c'est un ballet, un tissage savant de simplicité , entrelacs aussi simple qu'un dessin géométrique sur une poterie préhistorique .
Quand PAT ne se rase pas Manon lui dit qu'il sent le poney , lorsqu'il le fait elle l'appelle papa !
Camille vient nous voir en vélo de BELINAC ( bac mention tb + 19 en philo ! )
tout l'été . Pas de BOLLYWOOD !
J'ai adoré LES FAVORIS de la LUNE , BRI aussi ; et depuis GINDOU : VOLEM RIEN FOUTRE AL PAIS !
SYLVIE , céramiste , se pose toujours des questions essentielles .
On s'est rapprochés des MAIZY ( les Maizouille comme les appelle SYLVIE ), des BONNAN. On n'est pas loin d'appartenir à une nouvelle communauté , il en aura fallu du temps !
BRI était heureuse cet été , CATHERINE est toujours joyeuse , espiègle , généreuse , volubile . JEAN-CLAUDE s'intéresse aux autres .
LEO croit que je suis ruinée ( « en ruines » dit PAT qui n'en perd pas une ), il refuse une trousse de 20 centimes au vide- greniers de LIVERNON . Faire pipi souvent , le libère de ses angoisses . Il dit être content de rentrer à ROSNY mais en même temps il regrettera l'espace qui lui est donné dans le LOT.
Après les bois partagés avec PAT « c'est quand-même bien les promenades entre hommes ! »
Notre maison s'appellerait LEOLIVIERS.
MANON ramasse dans sa boite des trésors : 1 noisette ,1 escargot vide , un morceau de bolduc bleu , 3 plumes ,1 brin de lavande , des morceaux de « piquassiette » , un découpage spiderman , 1 scarabée d'or sec .
RAF, CED , LEO et MANON font un bain de minuit sous le ciel étoilé . On s'était baigné aux étangs de PUY-BLANC le 1er soir de leur arrivée dans le LOT , en 1997 , PINO nous éclairait .il faut que les rites se perpétuent .
Le pêcher de VERO croule sous les pêches , c'est un pays béni pour qui veut bien se baisser à ramasser les fruits . Mon figuier est trop sec .
Retour sur ROUEN après the last baignade à 18 h : le record est battu !
DAN- PASC
Ce pays d'où l'on vient, qui bruisse des lueurs du vent au loin des marées qui surgissent. Là où les hirondelles s'en viennent
boire, où s'en vont dormir les guêpes et les frelons .
Là-bas les bergeronnettes , dites hoche-queues par les esprits
malins , tissent leurs nids aux confins des volets . Tissage de plumes , de mousse et de cheveux d'argent .
Plus tard ils diront qu'ils ont vu les arbres pousser , l'herbe sèche foulée aux pieds des vignerons . Le sang du figuier aux
ramures fragiles .
Plus de foin dans la grange et partant plus de bois .
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